L’ambitieuse modernisation des infrastructures ferroviaires et portuaires de l’Éthiopie : un investissement de 2,6 milliards de dollars pour transformer sa logistique

Un rapport du ministère éthiopien des Transports et de la Logistique a présenté un plan ambitieux de modernisation des infrastructures ferroviaires et portuaires du pays, nécessitant un investissement estimé à plus de 2,6 milliards de dollars. Le document, intitulé « Perspectives de réforme pour le transport ferroviaire et terrestre de l’Éthiopie », souligne une série d’améliorations infrastructurelles et opérationnelles nécessaires pour moderniser les réseaux logistiques du pays et renforcer les connexions avec les pays voisins.

Les principaux domaines d’investissement comprennent la modernisation du chemin de fer Éthio-Djibouti, l’amélioration des installations portuaires et terminales, et l’introduction de normes de sécurité ferroviaire. De plus, des ressources importantes sont nécessaires pour les réformes opérationnelles de l’infrastructure de transport éthiopienne, y compris les opérations de camionnage et portuaires. Selon les experts, le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti nécessitera à lui seul une part importante de l’investissement.

Dans la répartition des coûts du rapport, 766 millions de dollars sont prévus pour la modernisation des infrastructures portuaires, tandis que 700 millions de dollars sont alloués à la diversification de la flotte et des navires. 300 millions de dollars supplémentaires sont nécessaires pour étendre le réseau ferroviaire et le connecter aux nouveaux ports, et 200 millions de dollars seront nécessaires pour moderniser les installations de maintenance et assurer un approvisionnement durable en pièces détachées.

Des études de faisabilité ont déjà été réalisées pour plusieurs grands projets ferroviaires, notamment les lignes Dire Dawa-Harar-Jigjiga-Togochale-Berbera et Woldiya-Wereta-Metemma-Gadarif-Port Soudan. D’autres études sont en cours pour de nouvelles lignes reliant l’Éthiopie aux pays voisins, comme la ligne ferroviaire Sebeta-Boma (République démocratique du Congo).

Le rapport présente également des stratégies de financement, notamment la renégociation des conditions de prêt, la vente d’actifs et le crédit-bail du matériel ferroviaire existant pour lever des capitaux. Une réforme majeure proposée est la division du système ferroviaire éthiopien en trois entités distinctes : le développement des infrastructures, les opérations de fret et les services voyageurs. Cette restructuration permettrait une plus grande efficacité et ouvrirait la voie aux partenariats public-privé (PPP) et aux investissements privés dans le secteur des transports en pleine croissance de l’Éthiopie.

Le rapport met en lumière plusieurs défis entravant le secteur ferroviaire éthiopien, tels que des normes de sécurité inadéquates, des conflits, des problèmes de sécurité et des vols le long du chemin de fer Éthio-Djibouti. Des préoccupations en matière de gouvernance sont également notées, avec des rôles flous entre la Société des chemins de fer éthiopiens et le chemin de fer Éthio-Djibouti, ainsi qu’un manque de normes ferroviaires nationales et de cadres réglementaires.

L’atelier, tenu à Addis-Abeba le 3 octobre 2024, a vu la participation de hauts responsables, notamment le ministre des Finances Ahmed Shide et le ministre des Transports Alemu Sime. Ils ont discuté des solutions clés, notamment le développement d’une politique ferroviaire complète, une meilleure connexion des chemins de fer aux ports et l’établissement d’un centre d’excellence logistique pour remédier aux inefficacités et promouvoir la modernisation du secteur logistique éthiopien.

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